localité
Calatafimi Ségeste
Nichée dans les collines ondulantes de l'ouest de la Sicile, Calatafimi Segesta est un lieu où l’histoire et la tradition se mêlent harmonieusement. Les origines de la ville remontent à l’ancienne Acesta, distincte de la proche Segesta. Son nom pourrait dériver de Phimes, un noble fermier mentionné par Cicéron, ou d’Euphémius, un officier byzantin lié à l’arrivée des Arabes en Sicile. Sous la domination normande, Calatafimi fut domaine royal pendant plus de 250 ans avant de devenir un fief en 1336. La ville joua un rôle fondamental dans l’unification italienne, étant le théâtre de la bataille de 1860 entre les troupes de Garibaldi et les Bourbons. L’Ossuaire de Pianto Romano, inauguré en 1892, rappelle solennellement les morts de ce conflit majeur. Dans le centre historique, les visiteurs découvrent de petites ruelles au charme particulier, comme la ruelle des Proverbes ou celle des Origines. Dominant la ville, le château d’Euphémio se dresse à 400 mètres d’altitude. Construit au XIIIe siècle sur des structures plus anciennes, il servit tour à tour de forteresse stratégique, de résidence du gouverneur royal, puis de prison jusqu’en 1886.
La Maison-musée Garibaldi, ancienne résidence du curé Antonino Pampalone, accueillit Garibaldi le 16 mai 1860. Elle abrite aujourd’hui documents historiques, objets garibaldiens et bourboniens, photographies et manuscrits. Le Musée civique de San Francesco, installé dans l’ancien couvent San Francesco d’Assise, propose deux parcours : l’un consacré à la corporation des Cavallari, liés au soin des chevaux et aux traditions folkloriques, l’autre à l’artisanat ancien avec outils et objets du quotidien. Le patrimoine religieux de la ville est tout aussi remarquable. L’église mère San Silvestro Papa, datant de Frédéric II, possède trois nefs et un superbe polyptyque en marbre blanc du XVIe siècle. L’église du Très-Saint Crucifix, bâtie entre 1741 et 1759, représente un bel exemple d’architecture baroque avec influences néoclassiques. D’autres édifices notables sont l’église San Michele Arcangelo, qui abrite une statue de Gagini, l’église des Âmes du Purgatoire, aujourd’hui musée de l’orfèvrerie baroque, l’église Madonna del Giubino, décorée de fresques et d’un triptyque en marbre, ou encore l’église San Giuliano, célèbre pour son tapis de sciure colorée.
Non loin, le parc archéologique de Ségeste conserve l’un des temples doriques les mieux préservés du Ve siècle av. J.-C., ainsi qu’un théâtre grec encore en activité. Les traditions vivantes de Calatafimi Segesta s’expriment à travers de nombreuses fêtes. Le 15 mai est célébrée la bataille garibaldienne de 1860. Tous les 5 à 6 ans, du 1er au 3 mai, la ville honore le Saint Crucifix miraculeux avec des célébrations solennelles impliquant les corporations et les offrandes rituelles. D’autres fêtes populaires et religieuses incluent la procession de la Fête-Dieu, celle de la Vierge du Giubino le quatrième dimanche de septembre, la Nativité de la Vierge le 8 septembre, l’Immaculée Conception le 8 décembre et la Fête des maccheroni, dédiée aux spécialités de pâtes locales. Les visiteurs peuvent aussi goûter aux spécialités locales comme les “cuccidati”, couronnes de pain utilisées dans les processions religieuses, ou les “cassateddi”, pâtisseries conventuelles à la ricotta de brebis, sucre et pépites de chocolat. On y produit également huile d’olive, fromages typiques, vins locaux et douceurs traditionnelles. Entre ruines antiques, ruelles médiévales et saveurs d’antan, Calatafimi Segesta offre une expérience sicilienne authentique qui touche le cœur.